J'aimerais laisser ce témoignage pour les parents, leur dire que mon mari et moi avons eu du mal à accepter l'homosexualité de notre fils à cause de notre ignorance et du fait des préjugés et des craintes que nous avions. Avant, je me sentais tellement seule ; quand je lisais que des mamans l'avaient bien accepté dès le début, contrairement à moi, je croyais être une mauvaise mère.

Je suis une maman de deux enfants dont un garçon homosexuel. Il me l'a dit 15 jours après ses 16 ans. Malgré les doutes que j'avais eus à certains moments, j'ai été très surprise. Ce fut très dur le premier jour, mon mari et moi avons eu très peur pour son avenir. Je n'étais pas contre les homosexuels mais j'avais énormément de préjugés, je croyais que c'était des gens qui voulaient se marginaliser, bref des gens différents, qui choisissaient une vie « à part ». J'avais peur que notre fils soit rejeté par notre entourage. J'étais triste à l'idée qu'il ne pourrait pas avoir d'enfant ni se marier. Mon mari et moi avons cru qu'il était homosexuel parce qu'il avait été déçu par les filles ou parce qu'il voulait être différent, se faire remarquer. Nous avons aussi pensé que c'était un passage de l'adolescence.

Puis, j'ai cherché à comprendre par le biais d'internet et dès que j'ai pris conscience du non fondement des préjugés que j'avais, j'ai tout fait pour arriver à l'accepter. Ensuite, lorsque j'ai vu comme il était heureux lorsqu'il était avec son copain, je me suis rendue compte que c'était vraiment une histoire d'amour. Il nous l'a expliqué en nous disant qu'il ne détestait pas les filles mais elles ne l'attiraient pas. Et puis, l'amour ne se commande pas, n'est-ce pas ?

Alors en dialoguant avec lui, j'ai finalement compris qu'il n'avait pas choisi. Il m'a dit que s'il avait pu être autrement, il aurait préféré, mais c'est ainsi et nous, en tant que parents, nous devons l'aider et le soutenir. Il m'a dit qu'il avait souffert lorsqu'il avait constaté qu'il n'était pas attiré par les filles, il se croyait différent, anormal, jusqu'à ce qu'il accepte le fait d'être homosexuel.

Et puis je suis venue sur le forum du site, ce qui m'a permis de confirmer que toutes les idées que j'avais étaient fausses et que ce n'était pas un choix de vie. Les homosexuels sont des gens comme nous, qui ne se marginalisent pas tous et peuvent avoir une vie « normale » et être heureux. Mon mari a eu un peu plus de mal que moi à l'accepter, il a mis un peu plus de temps à comprendre. Notre fils a été très patient. Il y a eu des moments de mésentente, mais maintenant ils se sont vraiment rapprochés l'un de l'autre. Puis je me suis rendue aux réunions ouvertes de l'association, et je m'y suis sentie tout de suite bien, écoutée, comprise et moins seule.

Mon mari et moi-même avons cherché les causes et avons tous les deux culpabilisé, en pensant que c'était la faute de l'un ou de l'autre. Puis en nous renseignant, nous avons remarqué que rien n'est prouvé, que de nombreuses études se contredisent. Le fait de culpabiliser nous rendait malheureux et risquait de le faire culpabiliser. Et puis, pourquoi savoir ? Qu'est ce que ça changerait ? Ça ne changera rien. Alors oublions les raisons et profitons de la vie. Notre fils est heureux, c'est le principal !

Alors en l'appréciant pour sa personnalité, en lui donnant tout notre amour, en l'acceptant tel qu'il est, il est heureux de voir que nous n'avons pas changé notre regard sur lui. Même si au début ce ne fût pas le cas, aucune importance, ce qui compte c'est que maintenant nous l'acceptons tel qu'il est. Mieux vaut tard que jamais ! Maintenant, notre fils est beaucoup mieux dans sa tête, dans son corps, il est épanoui et il a repris confiance en lui en ayant une meilleure estime de lui.

Nous avons tous retrouvé notre joie de passer des moments tous ensemble.

Tout ce qu'on souhaite, c'est son bonheur !

Christine, CONTACT Paris - Île-de-France